Paris-Nice : Ion Izagirre décroche l’étape, Egan Bernal s’assure le sacre final

Au terme d’une étape courte (110 km), intense et sans temps morts, Egan Bernal (Team Sky) a assuré, ce dimanche, son sacre final dans l’édition 2019 de Paris-Nice, et ce malgré le panache de son compatriote Nairo Quintana (Movistar). L’étape est elle revenue à Ion Izagirre (Astana), qui n’a jamais quitté les avant-postes durant cet ultime acte et qui a profité de la dernière ascension pour faire la différence et s’envoler vers la dix-huitième victoire de son équipe cette saison (une poignée de minutes avant la 19e, acquise par Jakob Fuglsang sur Tirreno-Adriatico). Oliver Naesen (AG2R-La Mondiale) a pris la deuxième place de l’étape devant Wilco Kelderman (Sunweb) dans un groupe de poursuivants où figurait Nairo Quintana. Ce dernier n’a toutefois repris que quatre secondes à Egan Bernal (Team Sky) qui a passé la ligne bras dessus bras dessous avec Michal Kwiatkowski. Au général, le jeune Colombien devance finalement son aîné et son coéquipier polonais.

Comme attendu sur une étape aussi courte et explosive, le départ du huitième acte de Paris-Nice, ce dimanche, est tonitruant. Un premier groupe de cinq coureurs parvient à se porter à l’avant assez rapidement, mais le peloton s’agite à l’approche de la première des six montées du jour, située après quatorze bornes, et toutes les cartes sont dès lors rebattues. Les attaques et contres affluent de toutes parts dans la côte de Levens, et il faut attendre le sommet pour faire le compte. Ils sont finalement trente-sept à prendre place dans l’échappée fleuve du jour, à qui le peloton décide d’accorder une petite minute d’avance. On retrouve alors en tête Marc Soler, Winner Anacona, Héctor Carretero (Movistar), Simon Yates, Matteo Trentin (Mitchelton-Scott), Miguel Ángel López, Hugo Houle, Ion Izagirre, Luis León Sánchez (Astana), Thomas De Gendt (Lotto-Soudal), Domenico Pozzovivo, Sonny Colbrelli, Ivan Garcia Cortina, Dylan Teuns (Bahrain-Merida) Patrick Konrad, Felix Großschartner (Bora-hansgrohe), Oliver Naesen (AG2R-La Mondiale), Sergio Henao (UAE Team Emirates), Julien Bernard (Trek-Segafredo), Valentin Madouas (Groupama-FDJ), Bob Jungels (Deceuninck-Quick Step), Ilnur Zakarin, Nils Politt, Simon Špilak (Katusha-Alpecin) Elie Gesbert, Amaël Moinard (Arkéa-Samsic), Daniel Martínez, Tejay Van Garderen (EF Education First), Wilco Kelderman (Sunweb) Nicolas Edet, Pierre-luc Périchon (Cofidis), Amaro Antunes, Alessandro De Marchi (CCC), Lilian Calmejane, Jonathan Hivert (Direct Energie), Quentin Pacher (Vital Concept-B&B Hotels), Julien El Farès (Delko Marseille Provence).

Dix coureurs du top-20 étant présents à l’avant, dont Zakarin, 8e à 2’52, la Sky maitrise tout de même l’avancée de ce groupe. Matteo Trentin décide lui d’accélérer seul et franchit le sommet de la côte de Châteauneuf en solitaire. Il est finalement rejoint par El Farès et Van Garderen à l’entame du col de Calaison, troisième difficulté du jour, et il ne reste déjà plus que 65 bornes à parcourir. Derrière, le gros groupe de poursuite pointe à 30 secondes et le peloton à moins de deux minutes. Les écarts sont stabilisés jusqu’au sommet, avant que les coureurs ne plongent vers le pied de la côte de Peille, la plus redoutées des ascensions du jour. Au sein du peloton, le maillot jaune Egan Bernal peut encore compter sur tous ses coéquipiers alors que la mi-course est franchie. Luke Rowe ramène d’ailleurs le peloton tout près des poursuivants à l’approche de la côte de Peille. Les feux d’artifices peuvent alors débuter. Si Tejay van Garderen parvient à s’isoler en tête, on note surtout l’attaque de Nairo Quintana au sein du peloton maillot jaune. Les coureurs du Team Sky ne prennent pas directement sa roue mais s’attachent tout de même à imprimer un bon train tandis que le Colombien rejoint ses trois coéquipiers présents dans le groupe de contre. Ses derniers se livrent complètement, mais il ne reste bientôt plus que Soler pour aider Quintana.

Romain Bardet tente pour sa part de faire la jonction, à son tour, sans y parvenir, et se retrouve intercalé un bon moment entre le groupe Quintana et le peloton maillot jaune, duquel Philippe Gilbert est lâché après son périple de la veille. Le Wallon abandonne sa deuxième place à Quintana, mais le Colombien vise plus haut et insiste lui-même dans la côte de Peille, en compagnie de Marc Soler. Le groupe du Colombien reprend Ion Izagirre, Tejay van Garderen et seuls Sanchez, Pozzovivo, Yates, Naesen, Kelderman, Grossschartner, Martinez et Lopez sont en mesure de s’accrocher. Finalement, au sommet de la côte de Peille, ces onze hommes basculent avec une minute d’avance sur le groupe maillot jaune, désormais bien réduit. À cet instant, Quintana est leader virtuel de l’épreuve, mais la Sky peut encore compter sur de la main d’oeuvre et l’écart se réduit à 35 secondes, d’autant qu’en tête de course, seule Astana vient apporter un peu son aide à Quintana et Soler. Dans l’avant-dernière bosse du jour, le col d’Eze, le vainqueur sortant doit s’écarter et Quintana prend ses responsabilités à nouveau, pour faire gonfler l’écart. Le leader de la Movistar fait le train devant le reste de ses rivaux et parvient à faire remonter son avance à la minute. Mais la bosse est courte et la descente qui suit ne favorise pas les desseins du protégé d’Eusebio Unzue. En poursuite, en effet, la formation Sky a encore quatre équipiers auprès de Bernal et Kwiatkowski, ce qui lui permet de recoller à 40 secondes au moment où le Col des Quatre Chemins, ultime difficulté du jour, se présente.

Reste alors 14 kilomètres et Quintana est livré à lui-même en tête, nullement aidé par qui ce soit. Van Garderen en profite pour l’attaquer, mais l’Américain est contraint par Ion Izagirre, qui fait lui une vraie différence. Le Basque d’Astana prend 10, 20 et bientôt 30 secondes sur le groupe Quintana, où le Colombien livre ses dernières forces dans son espoir de conquête du maillot jaune. Le porteur de cette tunique, Egan Bernal, n’est toutefois pas très loin, bien aidé par Ivan Sosa et Michal Kwiatkowski, et au moment de basculer dans la descente vers Nice, Izagirre a un matelas de près de 30 secondes sur ses poursuivants, dont Quintana, alors que celui-ci ne compte que 20-25 secondes sur le groupe maillot jaune. Dans ces derniers kilomètres, les écarts se resserrent quelque peu, mais Izagirre conserve 15 secondes au moment de franchir la flamme rouge et le groupe maillot jaune a désormais le groupe Quintana en ligne de mire. Au terme d’un dernier kilomètre finalement sans suspense, Izagirre s’offre alors son deuxième succès de la saison (le 18e de son équipe) tandis que Naesen prend la deuxième place devant Kelderman quelques instants plus tard. Quintana prend la dixième place à 22 secondes, quatre secondes seulement devant le groupe Bernal, qui s’adjuge donc ce Paris-Nice 2019 pour 39 secondes face à son aîné, et 1’03 devant son coéquipier Kwiatkowski.

Classement de la huitième étape

1 Ion Izagirre (Astana)
2 Oliver Naesen (AG2R La Mondiale) à 0’18
3 Wilco Kelderman (Sunweb) m.t
4 Daniel Felipe Martínez (EF Education First) m.t
5 Felix Großschartner (BORA – hansgrohe) m.t
6 Domenico Pozzovivo (Bahrain Merida) m.t
7 Luis León Sánchez (Astana) m.t
8 Simon Yates (Mitchelton-Scott) à 0’20
9 Tejay van Garderen (EF Education First) m.t
10 Nairo Quintana (Movistar) à 0’22

Classement général final

1 Egan Bernal (Team Sky)
2 Nairo Quintana (Movistar) à 0’39
3 Michał Kwiatkowski (Team Sky) à 1’03
4 Jack Haig (Mitchelton-Scott) à 1’21
5 Romain Bardet (AG2R La Mondiale) à 1’45
6 George Bennett (Jumbo-Visma) à 2’20
7 Rudy Molard (Groupama – FDJ) à 3’02
8 Bob Jungels (Deceuninck – Quick Step) à 3’06
9 Luis León Sánchez (Astana) à 3’12
10 Ilnur Zakarin (Katusha – Alpecin) à 4’07

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