Luca Paolini tire un trait sur le cyclisme professionnel
Hier, Luca Paolini a fêté ses 40 ans mais l’Italien a aussi pris une décision importante, celle de prendre sa retraite : « C’est décidé, j’arrête », a-t-il annoncé à la Gazzetta dello Sport. L’ancien coureur de Katusha n’aura donc pu redorer son blason, laissant l’image d’un coureur qui quitte le Tour de France 2015 au soir de la septième étape à Fougères, après un contrôle positif à la cocaïne. Pourtant, le Transalpin avait réalisé une très belle saison jusqu’ici avec sa victoire lors d’un Gand-Wevelgem d’anthologie où seule une trentaine de coureurs avaient bravé la tempête pour rallier l’arrivée.
On apprendra plus tard que le poisson-pilote du redoutable Alexander Kristoff était en fait accro à la Benzodiazepine, substance que l’on retrouve dans les somnifères. Attrapé par la patrouille, Paolini a écopé de 18 mois de suspension et il est surtout rentré dans une phase délicate de sa vie, notamment psychologiquement. Il a finalement gardé la tête hors de l’eau grâce à une famille compréhensive et quelques amis fidèles.
Le 6 janvier dernier, le vainqueur d’étape sur le Giro et la Vuelta (en 2013 et 2006) avait la permission de recourir mais il n’a pas retrouvé d’équipe. « Je me suis entraîné dur, j’ai retrouvé la forme mais j’ai trouvé des portes fermées, a-t-il déclaré dans les colonnes du quotidien italien. Chez Astana, Vinokourov m’a dit que j’avais été disqualifié et qu’il ne pouvait pas me prendre. Venant de sa part, ça m’a fait sourire … J’aurais aimé tenter l’aventure avec la nouvelle équipe Bahreïn-Merida mais la culture arabe n’admet pas la moindre erreur sur l’alcool et les drogues. Pourtant, j’ai continué à y croire mais je m’étais fixé une date butoir, les vacances de Noël. Rien ne s’est passé et je garde un goût amer. »
Après avoir passé seize années dans le cyclisme, Paolini s’attendait probablement à plus de considération, mais son âge avancé et son passif récent n’ont pas joué en sa faveur, ce qu’il regrette. « Je sais que j’ai fait des erreurs, conclut celui qui s’attendait à avoir le soutien de certaines personnes. J’ai trop tiré sur la corde et je n’ai pas été en mesure de gérer. Je sais que j’ai eu tort mais le cyclisme n’en tient pas compte. Désormais je tourne la page. Je prends un nouveau départ. »