Les favoris Maglia Azzurra Giro d’Italia 2025 : Entre collines et montagnes, ce sera une lutte ouverte entre les attaquants et les coureurs « repoussés » par le Général – 54 Gpm sont prévus le long du parcours.

Il n’est pas aussi légendaire que le Maglia Rosa, mais le Maglia Azzurra est un trophée prestigieux et très convoité par les coureurs. Le Giro d’Italia 2025, qui commence le vendredi 9 mai et se termine le dimanche 1er juin, aura donc aussi, comme le veut la tradition, la lutte pour le classement Gran Premi della Montagna comme motif d’intérêt. Pas moins de 54 arrivées partielles classées (10 de plus qu’en 2024) ont été placées le long des 21 étapes prévues, au sommet des différentes ascensions que les coureurs devront affronter. La longueur et la dureté des ascensions différencieront évidemment les points en jeu sur les différents Gpm, et le classement pourrait donc voir aussi bien les spécialistes des échappées que ceux qui s’occuperont du classement général et qui, en raison du déroulement naturel des étapes, pourraient se retrouver en tête de la course lors des différents passages au sommet.
A noter qu’il n’y aura que trois Grands Prix de la Montagne qui donneront le maximum de points, et qui pèseront donc lourd dans l’économie du classement : l’un est la Cima Coppi, le Colle delle Finestre (étape numéro 20), tandis que les deux autres seront les arrivées de l’étape numéro 7 (Tagliacozzo) et de l’étape numéro 16 (San Valentino/Brentonico).
Récemment Maglia Azzurra Giro d’Italia
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2024 POGAČAR Tadej
2023 PINOT Thibaut
2022 BOUWMAN Koen
2021 BOUCHARD Geoffrey
2020 GUERREIRO Ruben
2019 CICCONE Giulio
2018 FROOME Chris
2017 LANDA Mikel
2016 NIEVE Mikel
2015 VISCONTI Giovanni
2014 ARREDONDO Julián David
Favoris Maglia Azzurra Giro d’Italia 2025
Les variables qui peuvent contribuer à délimiter ce classement et, surtout, les coureurs qui le viseront, sont traditionnellement nombreuses. Il peut y avoir des athlètes qui s’y retrouvent presque par hasard, peut-être à la suite d’une échappée fructueuse dans les premiers jours de la course, des coureurs qui s’en occupent dès le départ et d’autres qui reportent peut-être leur attention sur ce classement jour après jour, peut-être après avoir été, pour les raisons les plus diverses, hors du classement général. Dans ce dernier cas, bien sûr, les protagonistes potentiels de la lutte bleue espèrent au départ ne pas l’être… C’est le cas de Richard Carapaz (Ef Education-EasyPost), qui a peu d’égaux dans le peloton en matière de qualité de grimpeur. L’Equatorien part avec l’objectif de la Maglia Rosa, mais il faut souligner qu’il a remporté le trophée en tant que vainqueur du classement Gpm lors de deux des trois derniers grands tours auxquels il a participé (Vuelta 2022 et Tour 2024). Ses idées de départ et celles de l’équipe sont différentes, mais la possibilité de voir le champion olympique de Tokyo 2021 au moins impliqué dans la lutte n’est pas à écarter. Parmi ses coéquipiers figure l’Allemand Georg Steinhauser, qui, il y a tout juste un an, s’était illustré dans l’échappée et avait terminé troisième du classement général.
Comme nous l’avons dit, il est difficile d’interpréter à la veille de la course quels seront les choix des différents coureurs pour les ascensions. Dans l’absolu, il y a très peu de grimpeurs comme Mikel Landa (Soudal Quick-Step) dans le peloton, mais il faudra voir comment le Basque pourra cultiver ses ambitions GC et si quelques super journées dans les étapes de haute montagne lui permettront de gagner de l’espace dans le classement Gpm. Il en va de même pour l’Australien Michael Storer (Tudor) qui, lors du récent Tour des Alpes, a montré des fulgurances exceptionnelles dans les ascensions : lui aussi part avec l’idée de viser le classement général, mais, surtout si la performance doit être élevée et constante, une chose n’exclut pas l’autre. Et dans ce groupe de spécialistes, on ne peut pas oublier Giulio Ciccone (Lidl-Trek) : comme Landa, le coureur des Abruzzes a déjà remporté ce trophée dans sa carrière, et pour lui aussi, il faudra d’abord comprendre quel pourrait être le développement stratégique de la course au cours des trois semaines.
Ensuite, il y a les grands favoris, au moins au départ, pour la victoire finale. Le statut concernant Primož Roglič (Red Bull-Bora-hansgrohe) et Juan Ayuso (UAE Emirates XRG) les projette inévitablement parmi les protagonistes possibles des étapes les plus exigeantes et, par conséquent, des ascensions les plus « lourdes » en termes de Maglia Azzurra. Cependant, il est également probable que tous deux devront avancer prudemment et ne pas gaspiller d’énergie dans des « sprints d’altitude », surtout si l’on tient compte du fait qu’il n’y aura que deux arrivées en côte sur l’ensemble du Giro. Tous deux ont des coéquipiers qui débuteront dans un rôle de soutien, mais qui ont déjà montré qu’ils apprécient la « bagarre des Gpm » ; dans le cas du Slovène, il y a Giulio Pellizzari, pour qui il faudra voir quelles marges de mouvement il y aura dans les stratégies de l’équipe, tandis que parmi les compagnons de maillot d’Ayuso, il y a Jay Vine, un autre grimpeur pur-sang déjà habitué aux batailles entre les spécialistes des Gpm.
Reste à connaître les intentions de Romain Bardet (Picnic PostNL), qui dispute le dernier Grand Tour de sa carrière et pourrait bien concentrer son énergie sur la recherche d’un trophée à mettre dans son armoire à trophées. La situation générale de son équipe pourrait l’orienter vers une place au classement général, mais le Français pourrait aussi avoir carte blanche et évoluer à sa guise entre victoires d’étapes et arrivées partielles. L’un des coureurs en grande condition et en pleine forme au Giro est Lorenzo Fortunato (XDS Astana), qui a fait preuve d’un rythme remarquable dans les montées lors de la récente Romandie : selon ses propres termes, son objectif de départ est « une étape de montagne » et une série de Gpm pris dans un éventuel groupe de tête le bon jour pourrait également ouvrir des perspectives intéressantes pour la Maglia Azzurra. Il en va de même pour Tom Pidcock (Q36.5), un coureur qui a pu s’imposer à l’Alpe d’Huez et qui a fait savoir qu’il ne pensait pas au classement général, qui pourrait le détourner vers d’autres maillots.
Le classement général devrait plutôt préoccuper Davide Piganzoli (Polti-Visit Malta), dont les qualités de grimpeur pourraient toutefois le lancer dans la mêlée du Gpm, surtout lors d’une journée de haute montagne particulièrement favorable. La situation du coureur de la Valtellina, du moins au départ, est la même que celle de Derek Gee (Israel-Premier Tech), qui a déjà montré qu’il aimait attaquer de loin et qu’il était fort sur tous les terrains, y compris les petites et les grandes ascensions : les nombreuses arrivées catégorisées disséminées sur le parcours pourraient donc le faire entrer dans le classement et même y rester, si le scénario se déroule bien pour lui. La situation d’Antonio Tiberi (Bahrain Victorious) et du duo Thymen Arensman–Egan Bernal (Ineos Grenadiers) doit également être évaluée : s’ils sont à leur meilleur niveau, ce sont des hommes qui se battent au moins pour le podium du classement général et qui, pour les différentes raisons déjà décrites pour les autres coureurs GC, pourraient également se mêler à la lutte pour la Maglia Azzurra.
Ensuite, il y a des coureurs qui ont cultivé au fil des ans la spécialité de la chasse aux points du Gpm et qui pourraient se retrouver dans le bon contexte pour la faire fructifier : C’est le cas de Koen Bouwman (Jayco-AlUla), Louis Meintjes (Intermarché-Wanty), Geoffrey Bouchard (Decathlon-Ag2R La Mondiale), ainsi que de ce Nairo Quintana (Movistar) qui pourrait lui aussi désigner, avec son coéquipier et compatriote Einer Rubio, le classement Gpm comme son objectif principal sur le Giro.
Livre des favoris Maglia Azzurra Giro d’Italia 2025
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***** Richard Carapaz
**** Mikel Landa, Michael Storer
*** Juan Ayuso, Giulio Ciccone, Primož Roglič
** Romain Bardet, Lorenzo Fortunato, Davide Piganzoli, Jay Vine
* Koen Bouwman, Derek Gee, Giulio Pellizzari, Tom Pidcock, Georg Steinhauser