Budget de l’équipe 2025 : Alpecin-Deceuninck – Deux Monument avec Van der Poel, mais le nombre de victoires a baissé par rapport aux dernières années.

L’Alpecin-Deceuninck continue de bâtir sa fortune en s’appuyant sur la classe et le talent d’un nombre restreint mais très efficace de coureurs. Le bilan de la saison ne peut être que de premier ordre, si l’on considère les victoires dans deux Monument Classics et sept étapes des différents Grands Tours. Cependant, l’impression reste celle d’une équipe qui a moins récolté qu’elle n’en avait l’habitude, soit à cause de quelques problèmes physiques qui ont affecté certains de ses « grands noms » à des moments clés de la saison, soit à cause d’un département, celui de la « deuxième unité », moins productif que lors des dernières saisons.

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Toujours et dans tous les cas, Mathieu van der Poel. Le champion néerlandais a une fois de plus été fondamental dans l’économie de l’équipe belge, remportant de lourdes victoires et offrant au maillot des frères Roodhooft l’habituel grand spectacle dans certains des moments les plus importants de la saison. La saison de VDP avait commencé par un succès au Samyn et s’était poursuivie avec le printemps étincelant habituel : une victoire palpitante à Sanremo, une domination lors de la E3 Saxo Classic et une troisième victoire consécutive légendaire à Paris-Roubaix. Entre les deux, il y a également eu la troisième marche du podium en Flandre, un autre « jardin » dans lequel le Néerlandais évolue, par tradition, presque à sa guise. Une fois la saison des classiques passée, il est revenu trois mois plus tard, disputant un Tour du Dauphiné en tant que protagoniste (cinq fois sur huit étapes dans le top 10 du jour) et abordant le Tour de France à « sa » manière : une grande victoire, quelques jours avec le Maillot Jaune et une série d’attaques de loin avec lesquelles il a décidé d’engranger le plus possible, jusqu’à ce qu’un malaise physique le contraigne à l’abandon. A partir de là, sa saison s’est un peu tassée, à tel point qu’on ne l’a vu à l’œuvre que lors du Renewi Tour, qui s’est pourtant achevé sur un succès. Au final, on peut dire qu’il a « peu » couru (41 jours), mais les résultats restent ceux d’un champion.

Ce qui vaut pour l’illustre compagnon que nous venons de citer, vaut aussi pour Jasper Philipsen, dont le destin est inextricablement lié à celui de l’équipe. De lourdes victoires lui sont échues, notamment la Kuurne-Bruxelles-Kuurne, la première étape du Tour de France et trois victoires à la Vuelta a España. Ses succès au Tour lui ont d’ailleurs permis de porter le Maillot Jaune rêvé, mais son Parcours dans la Grande Boucle a vite été interrompu par une chute. De plus, un accident de course l’avait également affecté au printemps, affectant ses performances dans certaines courses très attendues. Au final, il remporte sept victoires au classement général et plusieurs places importantes. Par rapport aux saisons précédentes, la récolte a cependant été moins fructueuse.

La première année en tant que néo-pro a été excellente pour Tibor Del Grosso, sur lequel reposaient de nombreux espoirs de « continuité » de l’équipe. Le Néerlandais n’a pas gagné grand-chose (une étape au Tour de Turquie), mais il a été l’un des coureurs capables de maintenir les couleurs de la formation belge au cœur des courses qu’il a affrontées, accumulant quelques places d’honneur et envoyant plusieurs signaux de classe, notamment lorsqu’il s’agissait de changer de rythme à l’avant de la course. Reste à savoir ce qu’il sera capable de faire avec un an et beaucoup plus de kilomètres, mais la perspective semble particulièrement intéressante.

A l’instar de ses plus illustres collègues, Kaden Groves a connu une bonne saison, mais pas une grande. L’Australien s’est jeté sur les sprints du Giro d’Italia, s’en tirant avec une victoire et une deuxième place, puis s’est également montré au Tour de France, où, du moins au départ, il devait rouler en soutien de Philipsen. La sortie de scène du Belge lui a laissé plus d’espace, qu’il n’a toutefois pas occupé dans les sprints : sa participation au Grand Tour de France a été grandement ennoblie par la victoire qu’il a remportée – dans une échappée ! – dans l’avant-dernière étape, caractérisée par un profil qui n’avait rien d’un sprint. Après le Tour, trois jours de course et autant d’abandons : il aura eu l’occasion de reprendre son souffle, afin de se présenter au mieux au début de la saison prochaine.

Dans la « seconde unité » de l’équipe belge, l’habituel Quinten Hermans, excellent interprète des courses mouvementées, s’est distingué. Mais le succès qui aurait pu donner un autre visage à la saison n’a pas été au rendez-vous, même si la performance (et les points UCI) du Belge ne sont pas à négliger. Celui qui a réussi à remporter un trophée est Timo Kielich, qui a gagné l’Antwerp Port Epic et qui a réalisé une bonne série de résultats au cours d’une saison qui l’a beaucoup occupé. Tous deux quitteront l’équipe dans les prochains jours, tout comme Edward Planckaert, mais il a dû se raviser : lui aussi s’est pourtant bien illustré dans les courses auxquelles il a participé, avec notamment une troisième place sur la journée au Giro et une à la Vuelta. Pour lui, l’année prochaine, compte tenu de l’importante restructuration de l’équipe de course, des espaces plus importants pourraient s’ouvrir en termes d’objectifs personnels.

Parmi les néo-professionnels, tant Ramses Debruyne que Emiel Verstrynge ont donné de bons signaux, entre tentatives d’attaques et bons classements. Même pour eux, qui ont tendance à être « nouveaux » à ce niveau, l’avenir pourrait être porteur d’opportunités importantes. Il en va de même pour le Slovène Gal Glivar, qui en est également à sa première saison parmi les « grands » et qui a souvent fait bonne impression dans les courses auxquelles il a participé : sa récolte personnelle n’a pas été inoubliable, mais il semble qu’il y ait une grande marge de progression. Parmi les jeunes coureurs, il faut souligner le premier succès de Simon Dehairs, qui a remporté une arrivée au Tour de Turquie et a montré qu’il possède les qualités de finisseur qui sont toujours très appréciées dans cette équipe.

a obtenu quelques places, surtout en début de saison, même si la performance globale n’a pas été à la hauteur de ce qu’il avait montré dans le passé. L’Allemand Henri Uhlig a enregistré quelques chiffres notables, surtout dans des courses qui n’étaient pas de premier ordre. De bonnes choses, dans la première partie de la saison, étaient également venues du seul Italien de l’équipe, Luca Vergallito, à nouveau parmi les plus réguliers de l’équipe dans les montées sur route ; la deuxième partie de la saison du coureur lombard a toutefois été moins brillante que la précédente. Enfin, comme toujours, la contribution de coureurs qui sont normalement au service des grands noms de l’équipe a été importante : c’est le cas de Jonas Rickaert, Fabio Van den Bossche et Sylvain Dillier, importants à différents moments et sur différents terrains, mais souvent fondamentaux pour les succès de leurs coéquipiers.

++ Mathieu van der Poel
++ Jasper Philipsen
++ Tibor Del Grosso

FLOP

Michael Gogl est depuis longtemps un coureur qui n’arrive plus à retrouver le coup de pédale qui lui avait permis, dans un passé pas si lointain, d’être protagoniste dans des courses importantes. L’Autrichien, dont le contrat arrive à échéance et qui n’a toujours pas d’accord clair pour la saison prochaine, a terminé une saison sans aucun flash, prolongeant ainsi la phase descendante de la parabole qui a caractérisé son parcours compétitif au cours des dernières années.

En revanche, cette saison devait être celle du renouveau pour le Danois Johan Price-Pejtersen, qui pouvait également apporter quelques résultats importants à la cause, notamment dans les contre-la-montre. Mais tout compte fait, il n’y a pas eu de renouveau, l’ancien Bahrain Victorious n’allant pas au-delà de quelques places peu mémorables, à l’exception de la troisième place dans le contre-la-montre d’ouverture de Tirreno-Adriatico. En dehors des contre-la-montre, l’apport du Danois a donc été assez limité.

Les espoirs de renouveau reposaient également sur les mollets de Lars Boven, dont on attendait quelques progrès en termes de compétitivité. Le Néerlandais, issu de la pépinière Jumbo-Visma de l’époque, est cependant resté dans l’ombre des (rares) courses auxquelles il a participé, et n’a pas pu retrouver le niveau qu’il avait atteint très jeune. Son contrat arrive également à échéance et sa carrière, du moins pour l’instant, semble au point mort.

Quelques places discrètes ne relèvent pas le ton de la saison achevée par Stan Van Tricht, qui avait connu une excellente année 2024 puis, la saison suivante, n’avait pas réussi à réitérer. Le sprinteur australien Jensen Plowright a partagé son temps entre le travail collectif et quelques courses abordées avec la possibilité de jouer son jeu : le bilan de ces dernières n’a toutefois pas été particulièrement enthousiasmant, bien qu’amélioré par quelques premières places remportées dans la dernière partie du calendrier. On aurait pu attendre davantage de Xandro Meurisse, un coureur souvent capable de se frayer un chemin dans les courses d’un jour agitées et incertaines : le Belge de 33 ans n’a toutefois pas dépassé quelques places sporadiques, la dixième place à la Clásica San Sebastián étant son meilleur résultat de l’année.

Robbe Ghys, autre spécialiste du « train », a rarement été remis en cause par les choix de l’équipe, se retrouvant dans des courses qui n’étaient pas en tête de liste, sans soubresauts particuliers. .

Juri Hollmann a tenté de se mettre en évidence avec quelques tentatives d’échappée, sans chance particulière, tandis que Jimmy Janssens a parcouru les derniers kilomètres de sa carrière sans parvenir à se mettre en évidence, comme il l’avait fait les saisons précédentes. L’Autrichien Tobias Bayer a lui aussi tenté quelques offensives, mais a terminé l’année sans trouver le moyen de donner du poids au crédit dont il jouissait lors de son arrivée dans les rangs professionnels. Peu de choses à signaler, enfin, pour le Néo-Zélandais Sam Gaze, qui conserve le mtb comme objectif principal et qui, en parlant de route, n’a pas

– Lars Boven
— Johann Price-Pejtersen
— Michael Gogl

Classement de l’UCI

Alpecin – Deceuninck a terminé l’année 2024 à la neuvième place du Classement UCI des Équipes, soit une position de moins qu’en 2024, avec 11017 points (près de 3500 de moins par rapport au total de la saison dernière). Voici le détail des points récoltés par les 20 coureurs les plus productifs au cours de la saison qui vient de s’achever.

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Moment le plus fort

Comme les années précédentes, on retrouve Mathieu van der Poel sur les photos qui ont capturé les moments les plus brillants de la saison de l’équipe belge. Le Néerlandais a marqué de son empreinte de champion les moments où il a revêtu la tenue de course, et ce sur les étapes les plus importantes, entre Monument et Tour de France. Son succès à Roubaix entre aussi directement dans la légende pour des questions de statistiques, mais le final du Milano-Sanremo, qu’il a remporté, restera probablement à jamais dans les esprits et les cœurs des fans. Comme il a également réussi à le faire sur les Pierres du Nord, VDP a réussi à amener le pratiquement imbattable Tadej Pogačar à la limite, en gérant les derniers kilomètres à la perfection et en remportant une victoire extraordinaire, une de plus dans une carrière fantastique.

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