Vuelta : Le bilan à la première journée de repos

Après neuf journées intenses, le peloton de la Vuelta marque une pause à Salamanque ce lundi. Les organismes ont été éprouvés par les fortes chaleurs du sud de l’Espagne dans ce premier bloc de course. Plusieurs concurrents ont déjà perdu toute chance d’obtenir un bon classement général. Ce dernier s’est d’ailleurs décanté hier, avec l’arrivée au sommet de la Covatilla. Cette journée de repos est l’occasion d’un premier bilan.

TOPS

1 – Movistar

Après un Tour de France en demi-teinte, la formation espagnole était la plus attendue au départ du dernier grand tour de la saison. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’après neuf étapes, elle ne déçoit pas. Les deux victoires d’Alejandro Valverde acquises au punch ont libéré la Movistar d’une certaine pression. Le vétéran espagnol occupe la deuxième place du général à une seconde du maillot rouge Simon Yates. Il est suivi au classement par Nairo Quintana, qui pointe lui à 14 unités du leader. En conférence de presse ce lundi, le Colombien a évoqué « une grande chance de gagner la Vuelta » (lire ici). Ce dimanche à la Covatilla, il a montré sa forme en terminant 5e dans la roue de Miguel Angel Lopez, grappillant ainsi des secondes sur l’ensemble de ses rivaux.

2 – Ben King

Ben King a attendu ce moment pendant deux ans. Vainqueur d’une étape sur le Dauphiné en 2016, l’Américain de la Dimension Data n’avait plus levé les bras depuis. Après cette longue période de disette, il a ajouté deux lignes de prestige à son palmarès. D’abord en remportant la quatrième étape au sommet de la montée d’Alfacar, puis en signant un second succès cinq jours plus tard, en domptant l’ascension finale de la Covatilla ce dimanche. Un doublé inespéré, acquis en sentant parfaitement la course. A chaque fois, King était présent dans la bonne échappée, attaquant au moment juste pour se défaire de ses compagnons de fuite. Ses deux coups d’éclat lui permettent par ailleurs d’émarger à la 18e place du classement général, avec plus de deux minutes d’avance sur Louis Meintjes, le leader annoncé de la Dimension Data pour le général.

Ben King, roi de la Covatilla. (c) Sirotti

3 – Cofidis

La formation nordiste anime la course depuis le départ. Dans la première échappée de l’épreuve, Luis Angel Maté s’est emparé du maillot de meilleur grimpeur pour ne plus s’en séparer. Avec 795 kilomètres de fugue au compteur, l’Espagnol a déjà amassé 60 points au classement de la montagne. 27 unités de mieux que son premier poursuivant Ben King. Mieux encore pour la Cofidis, Nacer Bouhanni a signé, lors de la sixième étape, la première victoire d’une équipe continentale sur un grand tour cette saison. En mal de réussite depuis un moment et au centre de diverses polémiques, le Vosgien a répondu de la meilleure des manières. La veille de sa victoire, il avait pourtant conclu dernier de l’étape. A la veille de cette journée de repos, Bouhanni est arrivé dernier au sommet de la Covatilla : de quoi y voir un signe pour l’étape de mardi qui sera dédiée aux sprinteurs ?

FLOPS

1 – BMC

Tout avait pourtant bien commencé. En s’emparant du premier maillot rouge après avoir dominé le chrono inaugural, Rohan Dennis pensait avoir mis son équipe sur les rails du succès. L’espoir a été de courte durée. Dès le lendemain, lui, Richie Porte, Francisco Ventoso et Joey Rosskopf concédaient 13’31 ». Le surlendemain, Porte et Dennis perdaient encore 8’55 » alors que les sprinteurs se disputaient la victoire à l’arrivée. La chute en avant s’est poursuivie les jours suivants. À tel point qu’aujourd’hui, Porte est 124e du général à 1h12’04 » et Dennis 139e à 1h19″09. La seule victoire de Dennis sur le premier contre-la-montre ne peut pas effacer la faillite collective de la BMC. Dylan Teuns a bien tenté ce dimanche de ramener un bouquet au bus, mais a échoué à la troisième place au sommet de la Covatilla.

Richie Porte, seul dans l’ascension de la Covatilla. (c) Sirotti

2 – Katusha

Après un Tour de France décevant, Ilnur Zakarin avait annoncé qu’il se sentait monter en condition et qu’il serait en forme pour la Vuelta. Pourtant, le Russe est déjà relégué à la 34e place du général à 13’26 » du maillot rouge. Non partant au matin de la 8e étape, l’abandon du rouleur Maurits Lammertink n’arrange pas les choses. D’autant que Katusha évoluait déjà avec un coureur blessé : tombé lourdement lors de la 4e étape, Ian Boswell est loin d’évoluer à 100% de ses capacités. Espérons pour lui qu’il pourra se refaire pendant la journée de repos. Passée l’infirmerie, les autres coureurs attendus comme par exemple José Gonçalves ne font pas mieux. Le Portugais, souvent à l’attaque sur le Giro et récompensé par cinq top 10, n’a pas fait mieux que 83e en neuf étapes.

3 – Lotto Soudal

« Notre Tour a été un fiasco », pestait Marc Sergeant, le directeur sportif de la Lotto Soudal, au lendemain de la Grande Boucle. Tristement pour l’équipe belge, le scénario semble se répéter sur la Vuelta. Si elle n’avait aucun candidat annoncé pour le général au grand départ de Malaga, l’équipe de Thomas De Gendt n’a jamais vraiment pu croire à une victoire d’étape. Le dernier cité a bien tenté, à deux reprises, de se glisser dans les échappées comme il le fait si bien. Mais la réussite habituelle n’était pas au rendez-vous : il était dans le coup qui est allé au bout ce dimanche, mais a lâché prise dans la dernière ascension. Tiesj Benoot, l’autre atout majeur de la Lotto Soudal, a lui été victime d’une lourde chute lors de la 7e étape. A l’arrivée, son genou était dans un sale état (lire ici). De fait, il n’a pas pu exprimer ses capacités ce dimanche lors de la première vraie étape de montagne. Troisième du chrono inaugural, Victor Campenaerts tient pour l’instant le seul top 5 d’étape de son équipe.

Victor Campenaerts a échoué à 7 secondes de Rohan Dennis sur le chrono d’ouverture. (c) Sirotti

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