Tour de Catalogne : Une décision controversée
Hier, à l’occasion du contre-la-montre par équipes du Tour de Catalogne, sur les 41,3 kilomètres autour de Banyoles, la formation Movistar a réalisé le meilleur temps. Un coup de maître pour l’équipe espagnole puisqu’elle a devancé la formation BMC Racing de deux secondes, ne manquant pas de fêter son succès et son nouveau leader du général, le revenant José Joaquin Rojas. Oui mais voilà, la BMC Racing, qui avait franchi la ligne d’arrivée bien avant, avait suivi avec intérêt la performance d’Alejandro Valverde et les siens à la télévision. Elle a d’ailleurs constaté les différentes poussettes de José Joaquin Rojas qu’elle n’a pas manqué de signaler au jury des commissaires en formulant une plainte. « Quand nous avons vu que Rojas poussait ses coéquipiers à plusieurs reprises, ce qui est une violation des règles de l’UCI, nous avons déposé une plainte au même titre que Trek-Segafredo », explique le directeur sportif de BMC Jackson Stewart.
La formation BMC Racing espérait forcément obtenir le gain de l’étape, surtout que les deux secondes de différence auraient pu basculer de leur côté sans ces poussettes. Après avoir visionné les images, le jury des commissaires à finalement décidé de sanctionner José Joaquin Rojas de trois minutes, ainsi que les coureurs qu’il a aidé, à savoir Andrey Amador et Nelson Oliveira. Le Président du Jury, Ernesto Maggioni, nous expliquait d’ailleurs la décision.
L’équipe américaine n’était pas encore satisfaite puisque le règlement n’avait pas été appliqué à la lettre. En effet, celui-ci stipule qu’en cas de poussette lors d’un contre-la-montre par équipes, chaque coureur de la formation doit être sanctionné d’une minute par infraction. Alejandro Valverde, se retrouvait pourtant avec le maillot de leader deux heures après la fin de l’étape.
Dans la soirée, une réunion à finalement eu lieu après 21h. Elle réunissait les membres des formations Movistar et BMC Racing, ainsi que le jury des commissaires. Finalement, cela n’a abouti a aucun changement dans la décision du jury des commissaires qui a décidé de camper sur ses positions, estimant que seuls les coureurs fautifs devaient être sanctionnés. « La décision reste la même, déclarait Ernesto Maggione à nos confrères de Belga. L’équipe Movistar n’a retiré aucun avantage à ce que le dernier coureur donne une poussette dans le dos de son coéquipier. Seul les coureurs coupables d’avoir poussé leurs coéquipiers seront sanctionnés. »
Il y a quand même quelque chose d’étrange dans cette histoire puisque le jury des commissaires a aussi avoué à nos confrères belges qu’il était, dans un premier temps, en possession d’une ancienne version du règlement de l’UCI et qu’il aurait de ce fait eu des difficultés à interprété la règle. Dès que la bonne version était en leur possession, il aurait probablement fallu que le jury revoit sa décision mais il n’en a rien été, malheureusement pour BMC Racing. « Le résultat est décevant car nous avons été les plus forts de la journée et nous avons respecté les règles », conclut Stewart. Il y aura donc deux secondes d’écart entre Alejandro Valverde et les coureurs de BMC Racing qui voudront forcément se faire justice sur les pentes de la Molina aujourd’hui.
Difficile de suivre le jury des commissaires . . . d’autant qu’en cas de disqualification d’un coureur lors d’un contre la montre par équipe c’est TOUTE l’équipe qui est disqualifiée.
Alors bien sûr, nous ne sommes pas dans ce cas. Mais il est surprenant de constater que la logique n’est pas la même !!