Paris-Nice : Sonny Colbrelli conclut une nouvelle étape folle
Au terme d’une deuxième étape complètement folle, assez semblable à celle de la veille, un peloton bien amaigri est arrivé à Amilly pour se disputer la victoire. Dans le froid et sous la pluie, Sonny Colbrelli (Barhain-Merida) a trouvé les ressources pour faire parler sa pointe de vitesse. Il a lancé le sprint de très loin mais n’a jamais été remonté, devançant à l’arrivée John Degenkolb (Trek-Segafredo) et Arnaud Démare (FDJ). Le Français, vainqueur hier, conserve sa tunique de leader.
Dès les premiers kilomètres, des attaques ont lieu. Le vent n’est pas très fort mais l’allure est élevé et après une dizaine de kilomètres à évoluer sous la pluie et dans le froid, le peloton explose en plusieurs morceaux. La plupart des favoris piégés la veille ne se font pas avoir et tiennent leur place dans le premier peloton. FDJ, Katusha, Lotto Soudal et Movistar emmènent ce groupe mais rapidement, les pelotons se scindent de nouveau.
Après 30 kilomètres, seuls 30 coureurs environ sont encore présents dans le peloton de tête. Alors que Romain Hardy (Fortuneo-Vital Concept) a profité d’une brève échappée pour aller consolider son maillot à pois au sommet de la Côte des Granges-le-Roi (3e catégorie), Julian Alaphilippe (Quick-Step Floors) va chercher la deuxième place du premier sprint intermédiaire pour reprendre deux secondes de bonification. Les bordures continuent durant les deux premières heures de course et beaucoup de leaders perdent pied. Un temps à l’avant, Richie Porte (BMC Racing) explose et perd tout espoir de revenir. Alberto Contador (Trek-Segafredo), Dan Martin (Quick-Step Floors), Ilnur Zakarin (Katusha-Alpecin) et Sergio Henao (Team Sky) sont eux aussi distancés. Le Colombien parvient à revenir sur l’avant tout comme le Russe mais pas les deux autres qui perdent du terrain sur un groupe d’une vingtaine de coureurs dans lequel on retrouve des leaders qui font une belle opération comme Tony Gallopin (Lotto Soudal), Rudy Molard (FDJ), Warren Barguil (Team Sunweb) ou encore Julian Alaphilippe.
Les crevaisons et le vent continuent d’impacter la course et c’est Warren Barguil qui se fait piéger avec trois de ses coéquipiers alors que Sergio Henao a fait son retour sur l’avant de la course. On retrouve aussi des sprinteurs à l’avant comme Alexander Kristoff (Katusha-Alpecin), André Greipel (Lotto Soudal) ou encore Marcel Kittel (Quick-Step Floors).
Toutefois, le groupe Contador s’organise avec un regroupement de plusieurs pelotons et parvient à reprendre le groupe Barguil qui comprend la majorité des coureurs ayant été distancés du groupe de tête. Alors que l’écart est d’environ 2′ à la mi-parcours, l’entente fait son effet en poursuite et l’écart se réduit. Le groupe de tête lève un peu le pied et le contre se rapproche opérant finalement la jonction à 57 kilomètres de l’arrivée.
A ce moment, Sven Erik Bystrom (Katusha-Alpecin), Tony Gallopin (Lotto Soudal), Maarten Wynants (LottoNL-Jumbo), Marc Sarreau (FDJ) et Evaldas Siskevicius (Delko Marseille-Provence KTM) attaquent, rejoint quelques kilomètres plus loin par Philippe Gilbert (Quick-Step Floors). Sarreau est victime d’une crevaison et se relève, laissant les cinq autres partir et creuser le trou sur un peloton qui éprouve le besoin de souffler. L’écart augmente jusqu’à 1’20 avant que FDJ mette en route avec d’autres équipes. Philippe Gilbert passe en tête devant Tony Gallopin au second sprint intermédiaire et les deux hommes prennent quelques secondes de bonification. Cependant, l’écart baisse progressivement jusqu’à atteindre 30 secondes à 20 kilomètres de l’arrivée. Philippe Gilbert paraît costaud et il décide de partir seul. L’écart remonte légèrement alors que les autres coureurs sont repris.
Le Belge est fort et il semble en mesure de résister, surtout qu’il a toujours 45 secondes d’avance à 12 kilomètres du but. Toutefois, le champion de Belgique est seul contre cinq équipes qui se relayent et il se trouve dans une portion avec vent défavorable. A 8 kilomètres du but, alors que l’écart passe sous les 30 secondes, le Belge se relève. Le peloton le reprend et prépare le sprint. Alexey Lutsenko (Astana) attaque seul à 4 kilomètres de la ligne, imité plus loin par Kristijan Koren (Cannondale-Drapac) mais aussi par Michael Albasini (Orica-Scott) dans le dernier kilomètre. Finalement, FDJ ramène tout le monde à la raison. Arnaud Démare prend le soin de ne pas se découvrir trop tôt et c’est Colbrelli qui lance à 250 mètres de la ligne. Malgré un vent défavorable, l’Italien impressionne et le maillot jaune ne parvient pas à le remonter, pas plus que John Degenkolb qui dépasse le Français mais qui bute face à l’Italien. Colbrelli s’impose devant Degenkolb et remporte le premier succès WorldTour dans sa carrière. Arnaud Démare finit troisième et conserve sa tunique de leader.
Classement de la 2e étape :
1. Sonny Colbrelli (Barhain-Merida) les 195km en 4h20’59
2. John Degenkolb (Trek-Segafredo) m.t.
3. Arnaud Démare (FDJ) m.t.
4. Dylan Groenewegen (LottoNM-Jumbo) m.t.
5. Christophe Laporte (Cofidis) m.t.
6. Matti Breschel (Astana) m.t.
7. Oliver Naesen (Ag2r – La Mondiale) m.t.
8. André Greipel (Lotto Soudal) m.t.
9. Alexander Kristoff (Katusha-Alpecin) m.t.
10. Evaldas Siskevicius (Delko Marseille-Provence KTM) m.t.
Classement général :
1. Arnaud Démare (FDJ)
2. Julian Alaphilippe (Quick-Step Floors) à 6 »
3. Philippe Gilbert (Quick-Step Floors) à 17 »
4. Alexander Kristoff (Katusha-Alpecin) à 19″
5. Tony Gallopin (Lotto Soudal) m.t
6. Romain Hardy (Fortuneo-Vital Concept) à 21″
7. Daniel Martin (Quick-Step Floors) à 23″
8. Sergio Luis Henao (Team Sky) m.t
9. Rudy Molard (FDJ) m.t
10. Kristijan Koren (Cannondale-Drapac) à 31″