Vincenzo Nibali : « Je vise le podium »

Vainqueur sortant du Tour d’Italie, Vincenzo Nibali portera vendredi le dossard 1. A la tête de sa nouvelle équipe Barhain-Merida, le Transalpin débutera un Giro assez particulier sur le plan personnel. Ce sera avant tout un Giro pour rentrer un peu plus dans l’histoire, lui qui pourrait en cas de victoire, rejoindre les Gino Bartali, Giovanni Brunero, Fiorenzo Magni, Felice Gimondi et Bernard Hinault dans le cercle très restreint des coureurs ayant remporté trois fois l’épreuve (même s’il restera à deux unités de Binda, Coppi et Merckx qui en ont remporté 5). Un Giro aussi historique car ce sera le centième. Mais ce sera aussi celui de l’émotion avec les différents hommages qui seront rendus à son compatriote Michele Scarponi, décédé il y a quelques jours, et parce qu’il passera aussi chez lui à Messine.

En conférence de presse aujourd’hui, Vincenzo Nibali a évoqué ce Giro comme étant l’un des plus difficiles sur le papier. « Le Giro d’Italia sera un long défi qui dure 21 jours, conte calmement l’Italien. Il y a beaucoup d’imprévus et c’est une course très difficile. Je pense que Vegni a mis un peu plus de difficulté par rapport aux autres années. Il y a beaucoup d’étapes nerveuses et difficiles dès la Sardaigne. Il y aura notamment l’étape de l’Etna avec un dénivelé de 4000 mètres. Ce sera la première confrontation directe avec les adversaires. Nous évaluerons ma condition à ce moment là et celle de mes adversaires. Mais il y aura surtout la dernière semaine avec beaucoup de cols donc je préfère être prudent et évaluer ma condition jour après jour. Il faudra être régulier dans ce Giro. »

Son objectif est clair, il sera là pour l’une des trois premières places dans ce Grand Tour qui s’annonce très relevé. « Je vise le podium, poursuit celui qui montera pour l’occasion un vélo noir et or. Ce n’est pas toujours facile de réaliser telle performance mais quand vous savez que vous avez tout bien fait et que vous avez bien travaillé avec l’équipe, vous n’avez pas à vous plaindre. Si la première place devait m’échapper, être deuxième ou troisième resterait un résultat important. »

Ce centième Giro s’annonce comme l’un des plus relevés et le ‘Requin de Messine’ n’a pas vraiment pu citer tous ses rivaux. Il a tout de même mentionné les principaux. « Mon premier rival est Nairo Quintana. Il a parfois montré qu’il avait des jours où il était moins bien. Il est difficile de traduire les rictus de Quitnana pour comprendre quand ça va et quand ça ne va pas. Je pense que derrière lui, Landa est le coureur le plus imprévisible car j’ai vu qu’il progressait sans cesse. Juste derrière, il y a Thomas et puis les autres. Parmi eux, il y a Kruijswijk qui a peut-être joué un peu sur l’effet de surprise l’an passé, mais cette année, nous connaissons tous sa valeur. On ne lui donnera presque plus de marge parce qu’il s’est avéré être un coureur très solide. Il y a aussi Mollema et Dumoulin, Van Garderen … Il y a beaucoup de coureurs dangereux. »

Le vélo de Nibali pour le Giro 2017.

Il faudra donc être fort pour Nibali qui, pour sa sixième participation, courra sous de nouvelles couleurs au sein d’une équipe qui ne paraît pas être l’une des plus fortes sur le papier. Malgré la présence de quelques bons grimpeurs et de coureurs d’expérience, Barhain-Merida ne semble pas être la mieux armée pour défendre son leader. « J’ai des coéquipiers presque tous interchangeables, estime pourtant l’Italien. Il y a Siutsou qui a terminé dans le top 10 l’an passé, et aussi Pellizotti. Ensuite, il y a Agnoli qui est le coureur qui me connaît le plus dans l’équipe. Puis il y a les gars qui vont travailler lors des étapes mixtes comme Gasparotto, Boaro et Pibernik. Enfin, il y a deux coureurs libres : Visconti et Moreno. »

Ce Giro sera forcément particulier pour le ‘Requin de Messine’ puisqu’il passera dans sa Sicile natale et notamment dans sa ville de Messine. Ce sera un moment spécial pour le double vainqueur de l’épreuve. « Savoir qu’il y aura une étape qui passera dans ma ville est une grande chose. Cela me rend très heureux mais aussi pour ma ville, mes parents et mes fans. Ce n’est pas la première fois mais ça a une saveur unique. » Nibali devra gérer un autre aspect émotionnel, celui de la disparition de Michele Scarponi. En conférence de presse, l’Italien a rappelé que c’était une grosse perte pour lui et le cyclisme et que la tristesse mettrait du temps à se dissiper. Ce sera donc un Giro difficile a géré psychologiquement pour Vincenzo Nibali. Les premiers jours donneront probablement la tendance, notamment ceux qui précéderont l’arrivée sur le continent.

 

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