Tejay Van Garderen perd son lieutenant
La formation BMC Racing avait débuté le Giro d’Italia avec deux leaders mais rapidement, Rohan Dennis a perdu pied au général à cause d’une chute dans la troisième étape. Relégué à plus de cinq minutes au classement général, l’Australien avait repris la course hier matin après une journée de repos bienvenue pour panser ses blessures. Problème, des maux de tête et des nausées qui l’avaient gêné dimanche soir avant de disparaître, sont réapparues lundi soir. Dennis a tout de même pris le départ de la quatrième étape mais son état de santé ne s’est pas amélioré et il a dû abandonner. « Je voulais simplement essayer de rester positif et penser que ça pourrait redevenir normal, dit celui qui s’était fixé au moins de tenter de rejoindre le ravitaillement. Mais j’ai été lâché dans la première ascension alors que le peloton roulait tranquillement et Valerio Piva m’a dit : ‘Laisse tomber ça n’en vaut pas la peine’. »
Dépité, Rohan Dennis, qui était là pour se tester en tant que leader dans un Grand Tour, n’aura pas eu le temps de se jauger. « Les blessures ne sont pas un problème, poursuit-il. C’était la nausée et la léthargie, je n’avais pas de sensation d’énergie. Ma tête était affaiblie et j’espérais que certains exercices changeraient cette sensation mais j’ai commencé à me sentir pire. Je suis déçu, bien sûr. Je pense que je me sens encore plus mal pour les gens qui m’ont aidé à me préparer. Mon entraîneur est venu d’Amérique pour passer une semaine avec moi loin de sa famille avant le Tour des Alpes, pour me préparer au Giro d’Italia. Lorsque vous abandonnez, vous avez le sentiment que c’était pour rien. Ma priorité est maintenant de récupérer et de retrouver la santé, puis de me concentrer sur le reste de la saison qui est loin d’être terminée. »
La formation américaine va donc maintenant tout jouer sur Tejay Van Garderen. La perte de Dennis est un coup dur pour l’Américain qui était peut-être celui qui avait donné le moins de garantie avant le départ. Toute la pression va désormais reposer sur ses épaules et il n’aime pas forcément cela. Même si hier, il a bien géré sur les pentes de l’Etna. « C’était plutôt bon, je me sentais bien sur la montée, dit Van Garderen. La dernière partie était vent de face donc c’était dur. Vous avez pu voir que certains gars ont lancé quelques attaques et ils n’ont pas été bien loin. Zakarin est parti dans le final mais pour la plupart, tout le monde s’est neutralisé. C’est bon d’avoir des jambes en montagne. »