Simon Yates : « Si je perds le Giro, ce n’est pas grave »

Alors qu’il porte le maillot rose depuis la 6e étape du Giro, Simon Yates a répété pendant la journée de repos qu’il ne sentait pas de pression particulière. Fier de ce qu’il a réalisé jusqu’à présent, le Britannique n’est pas surpris par sa performance et s’en contenterait s’il devait tout perdre dans la dernière semaine. 

Qu’est-ce qui fait la différence entre le Simon Yates de l’année dernière et celui de cette année ? 
Je me suis entraîné à Andorre, en altitude, avec de longues ascensions pour me préparer au Giro. Je n’ai pas fait de changement d’envergure dans ma préparation. Je suis juste un peu plus expérimenté, un peu plus fort, j’ai plus confiance en moi et l’équipe sait comment je travaille. J’ai aussi appris des erreurs passées. L’addition de toutes ces petites choses fait la différence.

Êtes-vous surpris d’être premier du classement général après deux semaines de course ?
Avec l’avantage que j’ai, oui. Mais d’être maillot rose ne me surprend pas. Je suis venu ici pour gagner, alors j’aurai bien été obligé de le prendre à un moment ! 

Avez-vous peur de perdre ce maillot ? 
Non, je suis serein, je me sens bien. Si j’explose et que je perds tout dans cette dernière semaine ou si je perds cinq minutes demain, ce n’est pas grave. Je suis très heureux de ce que je fais jusqu’ici. Evidemment je suis venu ici pour gagner, mais si je n’y arrive pas ça ne m’empêchera pas de dormir. 

Vous n’êtes pas seulement compétitifs sur le Giro mais aussi dans toutes les courses auxquelles vous participez, alors que d’autres coureurs se servent des courses d’une semaine pour préparer les Grands Tours…
Oui, moi j’aime courir toute l’année. Si ça ne dépendait que de moi, je courrai encore plus, mais l’équipe me retient de le faire. C’est peut-être mieux. Cette année je n’ai pas couru les Classiques, parce que je me préparai en altitude, mais je préfère de toute façon les courses par étapes. Je gagne souvent quand les autres sont fatigués, le sixième ou le septième jour. Si vous regardez mes statistiques, je n’ai jamais gagné une étape le premier jour.

Qu’attendez-vous du contre-la-montre demain ?
Je m’attends à perdre beaucoup demain, c’est pour cela que je n’ai pas cessé d’attaquer depuis le départ du Giro. Tom Dumoulin reste le favori pour le chrono et pour le classement général. Je pense sincèrement être l’un des pires spécialistes du contre-la-montre parmi les prétendants au classement général. Je m’attends à perdre du temps depuis le début, ce n’est pas grave.