Nairo Quintana : « Pas une déception »
Nairo Quintana a finalement vécu le même sort que son compatriote Esteban Chaves lors de la dernière édition du Giro. Après avoir récupéré le maillot rose à deux jours de la fin, il en a été dépossédé le dernier jour (Chaves l’avait perdu la veille de l’arrivée à Turin) sur le contre-la-montre de 29,3 kilomètres qui, comme prévu, a été favorable à Tom Dumoulin. Pour 31 secondes, Quintana perd donc le Giro, mais il conserve aussi la deuxième place pour 9 secondes. S’il y avait forcément de l’amertume, Nairo Quintana s’y attendait et il a affiché un large sourire sur le podium final. « Un podium, ce n’est pas une déception, assure-t-il. Nous ne sommes pas des machines qui réalisent tout ce qui est prévu avant une course, et on ne récolte pas toujours les lauriers quand on fait un grand travail. Au contraire, nous sommes heureux et satisfaits. Le meilleur à retenir est sans doute le gros travail collectif et je leur en suis extrêmement reconnaissant. Nous ne savons pas s’il était possible de faire mieux ou pire mais nous sommes sur le podium, et c’est ce qui est important. »
Nairo Quintana a été battu à l’arrivée par Tom Dumoulin, chose qu’il n’aurait sans doute pas imaginé trois semaines en arrière, au moment d’entamer ce Giro d’Italia qui a été assez impressionnant. « Le niveau de la course était très relevé ici. La vitesse de course et l’intensité ont aussi été élevées. Dumoulin n’était pas considéré comme le principal adversaire et pourtant il fini par tous nous battre. Il a été très fort dans les chronos, il a su résister en montagne et il mérite cette victoire. Il y a toujours une surprise et Dumoulin a fait un peu comme lors de la Vuelta (en 2015) en figurant bien en montagne avec un peu moins de contre-la-montre et il avait été proche. Sur ce Giro, il a aussi eu des alliés de circonstances et ça l’a forcément un peu aidé. »
Le leader de la formation Movistar va donc tenter de tirer les enseignements de ce Giro. Sa deuxième victoire sur la course italienne, après 2014, ne sera pas pour cette fois, mais le Colombien n’a que 27 ans et encore de nombreuses années devant lui. Il explique d’ailleurs qu’il a souffert en dernière semaine à cause d’une petite maladie qui l’a affaibli. « Nous continuons de progresser en prenant de l’expérience. Aujourd’hui, c’est un enseignement de plus pour l’avenir. Il y a eu des jours où nous aurions peut-être pu faire mieux en montagne. Mais j’ai aussi eu de la fièvre durant ce Giro et j’ai passé une très mauvaise journée à Piancavallo. Dans ce genre de moment, ça ne se passe pas du tout comme prévu. C’est peut-être là que j’ai perdu le Giro mais nous avons pu rester sur le podium. »
Désormais, Quintana va se reposer et se préparer pour sa quête de Tour de France. Car malgré cet échec, il ne renonce pas à sa volonté de gagner le Tour de France. « Je suis quand même convaincu que je peux doubler Giro et Tour. Ici, les 70 kilomètres de contre-la-montre ne m’ont pas été favorables. Je me suis finalement bien défendu et je suis convaincu que je peux poursuivre mes objectifs et aller sur le Tour pour gagner. »
Nairo Quintana n’a pas manqué de conclure par un petit message de remerciements adressé au peuple colombien mais aussi à tous les supporters venus sur le Tour d’Italie. « L’émotion des gens sur cette centième édition, c’est ce qui rend si spécial ce que nous faisons », a-t-il conclu pour décrire ce qu’il a vécu durant cette centième édition.