Giro : Bob Jungels règle le sprint dans une étape complètement folle
La quinzième étape du Giro d’Italia a été courue à une allure folle. La bonne échappée a dû attendre le cap de la mi-parcours pour obtenir un bon de sortie. Après ce début d’étape tonitruant, le peloton est arrivé pied au plancher dans le Miragolo San Salvatore (2e catégorie). Une échappée de cinq hommes a été reprise dans le Bergamo Alta et dix hommes se sont joués la gagne à Bergame. Dans un sprint tout en puissance, c’est Bob Jungels (Quick-Step Floors) qui a remporté la victoire permettant à son équipe de décrocher un cinquième succès sur ce Giro. Il a devancé Nairo Quintana (Movistar) et Thibaut Pinot (FDJ). Tom Dumoulin (Team Sunweb) conserve le maillot rose.
Après une dizaine de kilomètres, cinq coureurs prennent les devants. Jan Barta (Bora-Hansgrohe), Jérémy Roy (FDJ), Moreno Hofland (Lotto Soudal), Dries Devenyns (Quick-Step Floors) et Eugert Zhupa (Willier-Selle Italia) prennent 30 secondes de marge mais le peloton ne laisse pas filer car beaucoup de coureurs souhaitent prendre l’échappée du jour. L’écart fait le yo-yo entre 10 et 40 secondes. Certains coureurs comme Rui Costa (UAE Team Emirates), Andrey Zeits (Astana), Julien Bérard (Ag2r-La Mondiale), Dylan Teuns (BMC Racing) ou encore Daniel Teklehaimanot (Dimension Data) sont parmi ceux qui tentent de faire le jump mais ils n’y parviennent pas.
Alors que l’écart est très mince au moment où Zhupa remporte le premier sprint intermédiaire, le peloton lève un peu le pied et l’écart remonte. Cannondale-Drapac ne l’entend pas de cette oreille et l’équipe américaine relance l’allure. L’écart se réduit de nouveau et il n’est plus que de 12 secondes au passage sur la zone de ravitaillement. Dries Devenyns comprend le danger et il attaque et s’isole en tête. Sa tentative est vaine et à 100 kilomètres de l’arrivée, à mi-parcours, le regroupement s’opère et tout est à refaire.
Les offensives ne s’arrêtent pas pour autant et malgré une moyenne supérieure à 50km/h après deux heures de courses, plusieurs coureurs ont encore des forces pour attaquer. A 90 kilomètres de l’arrivée, c’est le maillot cyclamen en personne, Fernando Gaviria (Quick-Step Floors), qui place une attaque franche. Il emmène avec lui plusieurs coureurs et une échappée de dix hommes se détache. Silvan Dillier (BMC Racing), Enrico Barbin (Bardiani-CSF), Simone Petilli (UAE Team Emirates), Rudy Molard (FDJ), Evgeny Shalunov (Gazprom-Rusvelo), Julen Amezqueta (Wilier-Selle Italia), Philip Deignan (Team Sky), Jacques Janse Van Rensburg (Dimension Data), Enrico Battaglin (Team LottoNL-Jumbo) et Fernando Gaviria (Quick-Step Floors) obtiennent un bon de sortie et prennent rapidement 2′ de marge car le peloton décide enfin de se relever.
Mais le temps mort est de courte durée et rapidement, Orica-Scott se place en tête de peloton. L’équipe australienne est ensuite relayée par la formation Sunweb et l’écart se réduit. Au pied de l’ascension du Miragolo San Salvatore (2e catégorie), l’échappée n’a plus qu’une minute de marge et elle se disloque très vite. Enrico Barbin, Rudy Molard, Jacques Janse Van Rensburg, Philip Deignan et Julen Amezqueta se détachent. L’écart se stabilise avec le peloton et Barbin craque à trois kilomètres du sommet. Au même moment Pierre Rolland (Cannondale-Drapac) attaque dans le peloton, imité et rejoint par Luis León Sánchez (Astana). Le duo fait la jonction sur le groupe de tête qui n’est plus qu’un trio puisque Amezqueta a lâché prise.
Dans la descente Nairo Quintana (Movistar) chute mais repart très vite, attendu par ses coéquipiers. Tom Dumoulin décide de faire ralentir ses équipiers pour attendre le Colombien. Bahrain-Merida et Orica-Scott prennent la tête d’un peloton amaigri à l’arrivée dans le Selvino (3e catégorie) et l’écart se stabilise. Les échappés passent au sommet avec une avance d’environ 40 secondes avant d’attaquer la descente technique. Une descente dans laquelle Davide Formolo (Cannondale-Drapac) part à la faute. Tanel Kangert (Astana) chute aussi après le bas de cette descente en heurtant un îlot directionnel à 8 kilomètres du but.
L’écart se réduit sous l’impulsion d’Orica-Scott et les fuyards sont finalement repris dans le Bergamo Alta, ultime difficulté du jour, où Pierre Rolland tente un dernier coup. Au moment où le Français est repris, c’est Bob Jungels (Quick-Step Floors) qui lance les hostilités. Le Luxembourgeois prend quelques mètres mais Domenico Pozzovivo (Ag2r La Mondiale) ramène un petit groupe de favoris au sommet. Ils sont une dizaine et tout va finalement se jouer au sprint. Adam Yates lance le sprint mais Bob Jungels revient tout en puissance et s’impose. Dans son sillage, Nairo Quintana vient sauter Thibaut Pinot sur la ligne pour la deuxième place. L’étape n’aura pas fait d’écart entre les premiers du classement général mais elle a très certainement marqué les organismes avant la journée de repos.
Classement de la 15e étape :
1. Bob Jungels (Quick-Step Floors)
2. Nairo Quintana (Movistar) m.t.
3. Thibaut Pinot (FDJ) m.t.
4. Adam Yates (Orica-Scott) m.t.
5. Domenico Pozzovivo (AG2R La Mondiale) m.t.
6. Patrick Konrad (Bora-hansgrohe) m.t.
7. Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) m.t.
8. Tom Dumoulin (Team Sunweb) m.t.
9. Ilnur Zakarin (Katusha) m.t.
10. Bauke Mollema (Trek-Segafredo) m.t.
Classement général :
1. Tom Dumoulin (Team Sunweb)
2. Nairo Quintana (Movistar) à 2’41
3. Thibaut Pinot (FDJ) à 3’21
4. Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) à 3’40
5. Ilnur Zakarin (Katusha) à 4’24
6. Bauke Mollema (Trek-Segafredo) à 4’32
7. Domenico Pozzovivo (AG2R La Mondiale) à 4’59
8. Bob Jungels (Quick-Step Floors) à 5’18
9. Andrey Amador (Movistar) à 6’01
10. Steven Kruijswijk (LottoNL-Jumbo) à 7’03