Emanuel Buchmann, un grimpeur au pays des sprinteurs
Passé professionnel en 2015 chez Bora-Argon 18, Emanuel Buchmann n’était pas passé inaperçu lors de sa première année, lui qui avait porté le maillot de champion d’Allemagne. Il était donc plus facile de le distinguer dans un peloton, lui qui n’a depuis cessé de progresser. 21e du dernier Tour de France, Buchmann a réalisé l’une de ses meilleures courses cette semaine en terminant 7e du Critérium du Dauphiné après avoir été très régulier en montagne. A l’heure où l’Allemagne produit des sprinteurs et des rouleurs au meilleur niveau mondial, Buchmann pourrait bien devenir un futur grand grimpeur que le pays n’attendait plus, le digne successeur de Jan Ullrich et Andreas Klöden. Car depuis la victoire d’Ullrich sur le Tour en 1997 et le dernier podium de Klöden en 2006, l’Allemagne est toujours à la recherche d’un coureur capable de gagner le Tour de France.
Emanuel Buchmann montre petit à petit des signes encourageants et hier, il était très satisfait de prendre la quatrième place au sommet du Plateau de Solaison et de finir dans le top 10 au général. « C’était la meilleure semaine de ma carrière, nous confiait-il. J’avais d’excellentes jambes sur l’ensemble de la course et aujourd’hui (hier), c’était ma meilleure journée. Je pense que cette course est la meilleure de ma carrière jusqu’à maintenant. Je suis très content d’avoir pu rester avec les meilleurs coureurs. »
C’est dans l’ascension menant au Plateau de Solaison que l’Allemand a fait la différence. Il a suivi l’attaque de Louis Meintjes, son concurrent direct au classement du meilleur jeune, et a finalement terminé avec le maillot blanc. « Aujourd’hui (hier), c’était très difficile. Dès la première montée, c’était à fond, je suis resté dans les roues et dans le final tout le monde était cramé et j’ai réussi à tenir plus longtemps. La dernière montée était très dure dès le pied car Froome dictait son tempo, tout le monde était à la limite, lui inclus, et quand Meintjes a attaqué, je l’ai simplement suivi. »
A quelques semaines du Tour de France, Buchmann semble donc prêt pour son grand rendez-vous de l’année. Il ne devrait toutefois posséder qu’un rôle d’équipier. « Je suis excité par le fait que le Tour démarre d’Allemagne mais je pense que je vais simplement aider Rafal Majka lors du Tour et on verra ce qu’il se passe. »
Il aura toutefois l’occasion de progresser et d’apprendre pour le futur. Car à 24 ans, Buchmann a encore pas mal de lacunes et notamment un contre-la-montre qui lui fait pour le moment défaut sur les courses par étapes. Il le travaille toutefois, ce qui lui permet de limiter la casse comme à Bourgoin-Jallieu cette semaine sur le Dauphiné où il n’avait concédé que 1’12 à Richie Porte. Le plus dur sera de confirmer si l’Allemand veut connaître une meilleure carrière que Linus Gerdemann et Patrik Sinkewitz qui étaient eux aussi considérés comme le futur du cyclisme allemand sur les Grands Tours et qui n’ont pas su confirmer.