Giro : Le bilan à la 2e journée de repos

Après neuf jours de course entre Israël, la Sicile et le sud de l’Italie, le Giro marque un deuxième temps d’arrêt. Au regret des observateurs qui voulaient voir la bataille engagée au sommet de Gran Sasso d’Italia continuer sans attendre, mais au grand bonheur des coureurs qui ont besoin de recharger les batteries après un weekend difficile. Domenico Pozzovivo (Bahrein – Merida) a notamment affirmé que pour lui cette journée serait « un jour de repos complet ». L’occasion de faire l’état des forces encore en présence.

TOPS

Mitchelton – Scott : Avec Simon Yates en rose et Esteban Chaves dauphin du Britannique au classement général et porteur du maillot de meilleur grimpeur, l’équipe australienne réalise un début de Giro parfait. Les deux hommes ont accumulé les tops 10 depuis le chrono inaugural de Jerusalem : six pour le premier, quatre pour le second dont un doublé historique au sommet de l’Etna. Si les deux leaders attirent la lumière, la Mitchelton peut aussi compter sur ses équipiers de luxe Mikel Nieve, Jack Haig et Roman Kreuziger pour durcir la course. Aucune équipe ne semble en mesure de gêner leur stratégie offensive ; la formation de la fratrie Yates devrait a minima remporter le classement par équipe.

Tom Dumoulin (Sunweb) : Le vainqueur sortant a lui choisi de gérer sa course après sa victoire sur le chrono inaugural. Troisième du général après avoir cédé 12 secondes dans l’ascension du Gran Sasso d’Italia, le coureur néerlandais n’est qu’à 38 secondes du maillot rose Simon Yates, et 6 d’Esteban Chaves. Moins bien entouré que ces principaux adversaires, le leader de la Sunweb se contente de suivre dans la montagne et attend la 16e étape – le contre la montre de 34,2 km – qui devrait consacrer ses qualités de rouleur. L’année dernière sur un exercice comparable, il avait repris beaucoup de temps à ses principaux concurrents: 54″ à Vincenzo Nibali (Bahrein – Merida), 1’24 à Nairo Quintana (Movistar) et 1’27 à Thibaut Pinot (Groupama – FDJ). Avant cela, il faudra scruter sa forme lors des 14e et 15e étapes avec notamment l’arrivée au sommet du Zoncolan. Pour l’instant, il est dans les temps.

Thibaut Pinot (Groupama – FDJ) : « Deuxième… Je fais trois podiums et aucune victoire« , lâchait le grimpeur français, dépité à son arrivée au sommet de Gran Sasso. Pourtant, il n’y avait pas à rougir d’être deuxième de Simon Yates, qui marche sur l’eau depuis le départ du Giro. L’objectif de podium du coureur de 27 ans reste tout à fait envisageable, après sa quatrième place l’an passé. Dans la dernière montée de la 9e étape, il a contré l’attaque de Giulio Ciccone (Bardiani), avec l’espoir d’aller chercher la gagne de l’étape. Finalement, Domenico Pozzovivo a lancé son sprint de trop loin et s’est fait piéger, dans l’ordre, par le maillot rose, Thibaut Pinot et Esteban Chaves. Les trois hommes ont repris sur lui une poignée de secondes en plus des bonifications. Le dossard 81 doit continuer à attaquer et espérer prendre de la marge sur les rouleurs avant le contre la montre. Seul Simon Yates lui semble supérieur quand la route s’élève.

(c) Sirotti

FLOPS

Sky : Christopher Froome sera-t-il plus fort en troisième semaine? C’est la question que tout le monde se pose, alors que le quadruple vainqueur du Tour de France est à la peine depuis le départ du Giro. Les étapes escarpées du week-end ont confirmé la méforme du Britannique. Arrivé dernier du groupe des favoris sur l’Etna mais sans perdre de temps, le leader de la Sky a concédé 1’07 au maillot rose au sommet de Gran Sasso. Il s’était aussi montré au bord de la rupture la veille sur la route de Montevergine. Pas au mieux, il ne peut pas non plus compter sur l’habituelle domination de son équipe. Wout Poels, lieutenant de son dernier grand tour victorieux est très loin de sa meilleure forme, Sergio Henao et Kenny Elissonde semblent être les seuls à pouvoir l’accompagner en montagne. L’absence de Froome du top 10 après neuf jours de course est inquiétante, mais l’auteur du doublé Tour de France – Vuelta en 2017 ne cesse de répéter que sa condition s’améliore.

Fabio Aru (UAE) : Très attendu dans son pays, le leader de l’équipe UAE déçoit, au même titre que ses partenaires. Avec des coureurs comme Darwin Atapuma, Valerio Conti, Diego Ulissi ou encore Jan Polanc, l’équipe émiratie n’a toujours pas levé les bras sur le Giro. Pire, son leader ne compte qu’un seul top 10 d’étape, et c’est une 9e place au sommet de l’Etna. Il était lâché à Gran Sasso (24e à 1’14), et n’a pas pesé dans le final vers Montevergine (22e dans le temps du vainqueur). 15e du classement général à 2’36, le champion d’Italie va devoir réussir un coup de force en solitaire pour sortir de ce marasme et remettre ses équipiers en ordre de marche. A quinze jours de l’arrivée à Rome, il paraît difficile de le voir réussir à se glisser dans le top 5 final.

(c) Sirotti

Astana : Impressionnante depuis le début de saison avec des victoires d’étape dès que la route s’élève, notamment au Tour des Alpes ou au Pays Basque, l’équipe kazakhe ne semble pas en mesure de briser l’hégémonie des Mitchelton – Scott. Le pur grimpeur Miguel Angel Lopez est peut-être encore un peu jeune pour assurer le rôle de leader sur un grand tour, en tout cas il a perdu du temps à plusieurs reprises sur des erreurs d’inattention. Remis d’une chute dans la 5e étape, il a fait rouler son équipe dimanche dans l’ascension de Gran Sasso mais n’était pas le plus fort des favoris. Neuvième avec Dumoulin, il a encore concédé des secondes, que lui ne reprendra pas sur le contre la montre. Sa situation est délicate, il sera très attendu, au même titre que les bons grimpeurs de sa formation Jan Hirt ou Pello Bilbao, dans l’ascension du Zoncolan.

 

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