Red Bull-Bora-hansgrohe, l’entraîneur de longue date de Roglic parle de sa relation avec le Slovène : « Nous travaillons ensemble depuis 10 ans, il y a une grande confiance et un grand respect entre nous ».

« Notre DS Frans Maassen a été conseillé par un ancien entraîneur slovène de Roglic, qui lui a dit que Primoz avait beaucoup de potentiel. Notre relation est ensuite née lors du premier camp d’entraînement : lors d’un test sur route, où après quelques blocs en montée, il faut aller jusqu’au sommet, Roglic avait réussi à grimper ensemble avec un coureur comme Robert Gesink. Nous avons tous été surpris que le jeune de l’équipe Continental puisse réaliser une telle performance. A partir de ce moment, nous avons commencé à travailler ensemble et une relation est née qui n’a fait que croître au cours des années suivantes. Le lien s’est surtout créé à travers les défaites, à travers toutes les « merdes » que nous avons traversées. Je repense au moment où nous avons dû tout reconstruire après les chutes, ou après ce Tour de France que nous avons perdu dans le contre-la-montre le dernier jour. Ce sont des choses qui créent un lien important et aujourd’hui, il y a entre nous une confiance et un respect profonds.
Le Belge poursuit en retraçant les étapes qui ont permis à Roglic de passer d’un coureur « comparable à Julian Alaphilippe » à un champion du classement général : « Lorsque Visma a décidé d’essayer de gagner un grand tour, nous avons élaboré un plan avec Primoz. Il avait beaucoup de potentiel, un VO2-Max très élevé mais un seuil aérobie, un élément clé pour les hommes du classement général, pas très bon. Au fil des ans, nous avons travaillé ensemble, étape par étape, pour améliorer cet aspect grâce à l’entraînement d’endurance. Nous avons toujours prêté attention à cet aspect et ses valeurs se sont améliorées d’année en année. Auparavant, il se contentait de suivre et, s’il pouvait rester avec les meilleurs, il gagnait en sprintant dans les 500 derniers mètres. Mais la course est différente et s’il était resté le même qu’il y a cinq ans aujourd’hui, il n’arriverait probablement même pas à se classer parmi les cinq premiers d’un grand tour.
Pour l’expérimenté entraîneur belge, le moment est venu de mettre un terme à sa carrière, qui, selon lui, s’achèvera en même temps que celle de Roglic, après plus de dix ans de collaboration. « Je n’ai entraîné que Wout Van Aert plus longtemps que Primoz », conclut Lamberts, qui a décidé en 2023 de mettre fin à sa collaboration avec le natif de Herentals pour suivre Roglic chez Red Bull. « Mais j’ai toujours dit que j’aimerais terminer ma carrière avec Primoz, ce que je n’ai pas pu faire avec Wout, qui est plus jeune de quelques années. J’étais prêt à relever un nouveau défi après tant d’années passées chez Visma, et Primoz m’a donné l’occasion de terminer ma carrière avec lui chez Red Bull. C’est toujours mon plan, ou du moins ce serait le cas si cela ne dépendait que de moi. Mais j’ai déjà dit à Primoz », s’amuse le Belge, « que s’il décidait de prolonger pour une autre saison, ma seule solution serait de le tuer ».